Les structures de l'Univers forment une véritable hiérarchie, des galaxies aux amas et aux superamas. L'analyse de cette hiérarchie est fondamentale pour notre compréhension du processus de formation des galaxies et de la structure à grande échelle.
Le premier échelon de la hiérarchie gravitationnelle est constitué par les petits systèmes de galaxies: les groupes. Le premier problème qui se pose pour connaître leur distribution survient au niveau même de leur définition et de leur détection à partir des catalogues de galaxies. Tout biais introduit par la technique de détection va se répercuter sur les résultats de l'analyse statistique.
Dans ce chapitre je vais donc présenter comment les groupes sont définis et l'algorithme de recherche qui a été utilisé, et je vais aussi réexaminer leurs fonctions de corrélation, cherchant d'expliquer certains résultats discordants en analysant les biais possibles.
Les groupes compacts forment une classe particulière de groupes. Dans l'interprétation généralement acceptée, il s'agit de vrais systèmes, où souvent les galaxies se trouvent en interaction. Les groupes compacts ont été identifié à l'oeil nu, et non par un algorithme, et je chercherai s'il existe une correspondance entre ces groupes et les autres.
Finalement, je vérifierai s'il y a une fréquence plus élevée des galaxies d'IRAS dans les groupes, pour voir si ce type d'environnement a une influence sur les propriétés et l'évolution des galaxies. En fait, une explication de la grande luminosité infrarouge de certaines galaxies est que cette luminosité serait liée à un taux intense de formation d'étoiles provoqué par l'interaction avec une autre galaxie et masquée aux longueurs d'onde visibles par la poussière de la galaxie. Or, dans les environnements denses la probabilité d'interaction augmente; dans les amas de galaxies, la densité est telle que les galaxies appartenant à l'amas sont déjà entrées en interaction et ont consumé leur gaz (le discours pourrait être différent pour les amas à grand décalage vers le rouge): les groupes semblent donc être des lieux plus favorables à la détection de galaxies IRAS.
Le travail que je vais décrire est le fruit d'une collaboration avec M. Lachièze-Rey et F. Mirabel (CEN, Saclay).